UNE FOIS QUE VOUS AUREZ ACQUIS la maîtrise des traits de base, vous pourrez essayer d'autres techniques, dont celle qui consiste à modifier la quantité de liquide sur le pinceau afin d'obtenir un tracé sec ou mouillé. la représentation d'un vieil arbre noueux, par exemple, vous obligera à traduire la rugosité de l'écorce.

Utilisez un pinceau sec ; interrompez de temps en temps la régularité du tracé pour créer un nœud ou un embranchement. Le pinceau sec donne des traits saccadés, irréguliers aux nombreux manques ou "blancs". Renforcez le caractère rugueux de la branche en la doublant de points "Mi" posés à intervalles irréguliers.

 

Un chat à la fourrure douce, en revanche, exigera un trait souple. Mouillez le pinceau de façon que l'encre ou la peinture s'étale sur le papier.

Au bout d'un moment, l'expérience aidant, vous saurez choisir les traits en fonction de l'effet que vous désirez obtenir. La plupart des sujets sont réalisés en assemblant un groupe de traits. Certains tracés plus particulièrement associés à un sujet, peuvent s'appliquer à d'autres. Un tracé de feuille, par exemple, servira aussi bien à dessiner le corps d'un poisson ; de même que les traits latéraux utilisés pour les pétales suggèrent parfaitement les oreilles d'un animal.

Dans tous les cas, rappelez-vous que plus vous appuyez sur le pinceau, plus votre trait sera épais - mais le risque d'étaler exagérément l'encre ou la peinture, s'accroît en même temps. La vitesse, elle aussi joue un rôle important. Plus vous mettrez de temps à tracer un trait, plus le pinceau déposera d'encre ou de peinture sur le papier. N'oubliez pas non plus que, sur un papier chinois, encre et peinture s'éclaircissent beaucoup en séchant : choisissez toujours une nuance plus sombre que celle que vous pensez.

Enfin quelque soit le résultat obtenu, ne soyez pas tenté de corriger vos traits ni de repasser dessus. Le papier chinois est si sensible que la moindre rectification se verrait.

 

LA COMPOSITION

Les règles de la composition sont faites pour être transgressées mais il faut cependant les connaître pour comprendre les principes de la peinture chinoise.

L'espace est important.

N'essayez pas de remplir toute la feuille, ni de respecter une quelconque symétrie.

Les exemples de gauche sont statiques et ennuyeux. Ceux après sont plus intéressants : ils permettent à l'œil de voyager dans la peinture.

Notez que le sujet n'a pas besoin de paraître en entier. Une partie peut très bien disparaître, pour mieux réapparaître, comme cette branche en fleurs ou la queue du singe dans ces exemples.

Ce que les chinois appellent la "relation d'hôte à invité" entre une image principale et une image secondaire permet de réaliser une bonne composition. L'"invité" offre à l'image principale un élément auquel se rattacher, comme cette oiseau sur sa branche.